HOMICIDE VOLONTAIRE OU ACCIDENT DE TRAVAIL ? TENSION DANS LA MONGALA ENTRE LA COMMUNAUTÉ YAKATA ET LA SOCIÉTÉ BOOMING GREEN
Il y a environ une semaine, un conflit a éclaté entre la société d’exploitation forestière Booming Green et la communauté Yakata, dans le territoire de Bongandanga, précisément dans le secteur de Boso Simba.
À l’origine de cette tension : la découverte d’un corps sans vie à Yakata, une agglomération située à 60 km de la ville de Lisala. Selon les sources locales relayées par la RTNC, la victime serait un aide-chauffeur, membre de la communauté Mongo Yakata et employé par la société Booming Green. Il aurait été tué puis enterré dans la concession forestière de l’entreprise.

D’après ces mêmes sources, le meurtre aurait été commis par son supérieur direct, un chauffeur de nationalité chinoise, suite à un différend survenu lors d’une opération sur le terrain.
L’action des jeunes pour le bien-être social « ajbs » en sigle dans sa lettre de dénonciation adressée à Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de la Mongala à Lisala, précise que la victime se nommait MBEKA LINGOMO Alpha.
« Après avoir terminé son opération, cet étranger s’est rendu au port de Yakata, où il a avoué à ses compatriotes avoir tué un Congolais et l’avoir enterré dans la forêt. Informée de cet acte inhumain, la hiérarchie de la société a transféré l’auteur présumé du crime à Bumba, d’où il a été rapatrié par avion à Kinshasa », a déclaré Éric Basele Liyele, coordonnateur de l’ASBL Espace Intermongalais (EIM) et notable de la région, au micro de la RTNC.
Toujours selon la RTNC, trois jours après l’incident, une odeur nauséabonde a alerté les collègues du défunt. En partant à sa recherche, ils ont fini par découvrir qu’il avait été tué et enterré clandestinement par son supérieur.
Cependant, certaines autorités locales avancent la thèse d’un accident de travail, affirmant qu’un arrangement à l’amiable aurait été trouvé entre la société et la famille de la victime. Une version qui soulève des interrogations : s’il s’agissait réellement d’un accident, pourquoi la victime a-t-elle été enterrée sans que sa famille ou les habitants de son village en soient informés ? Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent clairement que le corps a été exhumé par les membres de sa communauté après avoir été mis au courant de la situation.
Fait nouveau : ce vendredi 25, la police congolaise a procédé à l’arrestation, à Bumba, du ressortissant chinois soupçonné d’avoir commis le meurtre.

Face à cette situation, le Groupe d’Action pour Sauver l’Homme et son Environnement (GASHE), une organisation de défense des droits des populations autochtones et des communautés locales (PACL), soupçonne, après des analyses que cet incident relève d’un homicide. Le GASHE regrette que cet incident puisse constituer une violation des droits humains.
Quelle est la place des droits humains dans les investissements chinois en RDC ?
Les droits humains sont trop souvent bafoués dans le cadre de certaines exploitations économiques. Ainsi, nous demandons à la justice de faire la lumière sur cette affaire et aux autorités provinciales et nationales de prendre cette affaire en main.
@ Cours et tribunaux, @ Ministère des Droits Humains, @ Ministère des Affaires Sociales et du Travail : que la justice suive son cours et que l’impunité cesse.